L’adresse est mythique. Au 116 bis de l’avenue des Champs-Élysées se dresse, depuis 1946, le Lido, ce cabaret qui contribue à l’image sensuelle et festive de Paris. Le Lido propose, encore aujourd’hui, la formule qui l’a rendu célèbre : des dîners spectacles.
Au cœur des revues proposées, les Bluebell Girls. 40 danseuses de haut niveau aux tenues époustouflantes faites de paillettes, de strass et de plumes qui se produisent chaque soir sur la scène du cabaret parisien. Entourées d’une douzaine de Lido Boys Dancers, elles livrent un show sophistiqué, glamour, magique.
La troupe des Bluebell Girls a été créée par Margaret Kelly, danseuse islandaise, dès 1932. Leur nom vient du surnom de leur créatrice, « Miss Bluebell », qui lui avait été donné en raison de ses yeux bleu jacinthe. Au départ, la troupe se produit aux Folies Bergères, où fait carrière Margaret Kelly. Les filles de la troupe déménagent au Lido après la Seconde Guerre mondiale, où elles deviennent rapidement les vedettes du spectacle. Il faut dire que leur créatrice s’est associée à Donn Arden, chorégraphe et producteur américain. Ensemble, ils monteront un show moderne et ultra-rythmé, où se mêlent mouvements, musiques et couleurs. Les danseuses, quant à elles, sont plus grandes (la taille minimum requise est d’1,75 m) et plus belles que les autres. Elles portent aussi des talons vertigineux.
À partir de 1947, Margaret Kelly collabore également avec son propre mari, Marcel Leibovici. Ce chef d’orchestre fait monter en puissance les Bluebell Girls en prenant en charge orchestrations, contrats et financement de la troupe. Cette dernière continue de se produire à Paris tout en se déployant à travers le monde, notamment à Las Vegas où elle rencontre un immense succès dans les années 70 avec deux revues : Hallelujah Hollywood et Jubilee.
Margaret Kelly prend sa retraite en 1984 et le Lido rachète la marque Bluebell Girls. Le cabaret en est toujours propriétaire. Au fil des années, les shows ont continué d’attirer les spectateurs du monde entier et de refléter une image libre et éblouissante de la Parisienne, à travers la mise en scène de Franco Dragone, à qui l’on doit notamment les shows de Céline Dion à Vegas et les spectacles du Cirque du Soleil. Paris serait-il toujours Paris sans les Bluebell Girls ?