Le bouton est un petit objet d’apparence très simple. Cette pièce indispensable de la mercerie est utilisée pour fermer tout type de vêtements (chemises, pantalons, etc.). Il se glisse dans une fente (la boutonnière) pour maintenir deux bouts d’étoffe. Mais au-delà de son aspect pratique, le bouton est un véritable accessoire de mode. Il en existe de toutes les formes et de toutes les couleurs. Aussi, le bouton possède une très longue histoire derrière lui !
Son apparition remonterait en 500 avant J.-C., quand les Germains ont inventé le « botan », une espèce de bouton de manchette formé par deux plaques unies par une barrette rigide. On trouve aussi des traces du bouton à la Rome Antique.
Mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour que, en France, soient créées des corporations de boutonniers inscrites au registre des métiers. La profession est même organisée en fonction des matériaux : certains travaillent les métaux (les boutonniers), d’autres l’os et l’ivoire (les tabletiers) et d’autres encore les pierres précieuses et le verre (les orfèvres). Le bouton se confond ainsi avec le bijou.
Petit à petit, la production de boutons s’est industrialisée. Cet objet devient un bien de consommation courante. Sous Colbert (1619-1683), de nombreuses manufactures de boutons voient le jour en France. La production se diversifie partout en Europe : certains boutons sont recouverts de fils ou de drap, d’autres sont fabriqués en verre ou en métal. Mais jusqu’au XIXe siècle, le bouton reste un accessoire principalement masculin. On lui préfère le lacet pour les vêtements féminins, plus facilement ajustable.
Quoi qu’il en soit, la production de boutons ne cesse de s’accentuer dans l’Hexagone jusqu’à l’entre-deux guerres, où elle subit de plein fouet la concurrence étrangère. Une crise due à la flambée du prix des matières premières. C’est une des raisons pour lesquelles, à partir de cette période, le bouton est principalement fabriqué en plastique.
Aujourd’hui, le bouton reste omniprésent sur de nombreux vêtements, alors que l’on pourrait tout à fait le substituer par d’autres types de fermetures. Par exemple, certaines robes de mariée sont fermées, dans le dos, par une multitude de petits boutons alignés recouverts de tissu. Les jeans restent fermés par des boutons, alors qu’une fermeture pression pourrait tout à fait le remplacer. Les chemisiers des femmes trouvent souvent leur originalité dans les boutons qui les ferment, tout comme les chemises d’homme qui se paient parfois le luxe d’être agrémentés de boutons de manchette, à visée uniquement esthétique. Bref, le bouton a encore de beaux jours devant lui !