Si le cirque existe depuis l’Antiquité – ne disait-on pas que le peuple romain avait besoin « de pain et de jeux du cirque » ? – les origines du cirque traditionnel remontent au XVIIIe siècle. Sa paternité est attribuée à Philip Astley, un cavalier anglais, qui produit, en 1768, un spectacle aux portes de Londres, composé de numéros de dressage et de voltige équestre. Dès 1783, cette première forme de cirque traverse la Manche. Le premier cirque « en dur » ouvre ses portes à Paris, le cirque Napoléon, aujourd’hui appelé le cirque d’Hiver. Il n’accueille toujours que des spectacles équestres.
Il faut attendre 1852 pour que des numéros de forains soient intégrés dans les spectacles de cirque, que ce soit dans les cirques tels que le cirque d’hiver ou au sein des troupes ambulantes qui sillonnent l’Hexagone. C’est dans la deuxième moitié du XIXe siècle qu’apparaît le cirque traditionnel. Il s’agit d’une succession de numéros, sans lien les uns avec les autres, présentés par le fameux « Monsieur Loyal ». Ceux-ci se déroulent sous un chapiteau de forme circulaire, et mixent différentes disciplines : jonglages, numéros de clown, mimes, acrobaties, fil de fer, trapèze, etc.
Le cirque traditionnel répond à une imagerie très précise : le rouge, le brillant, les étoiles, les objets ronds ou coniques, ou encore les roulements de tambour sont présents à chaque spectacle. Les costumes et le maquillage sont voyants. Monsieur Loyal, par exemple, est toujours affublé d’une longue veste rouge à queue de pie, d’un haut de forme et de bottes. Le clown, quant à lui, n’est-il pas célèbre pour ses grandes chaussures, sa perruque frisée et colorée, sa fraise et son maquillage extravagant ? Quant aux funambules, leurs costumes invitent davantage au rêve et à l’évasion.
À partir des années 50, le cirque est contraint de se renouveler, souffrant d’une désaffection du public davantage attiré par la radio et la télévision. Il s’ouvre à d’autres disciplines, telles que les arts de la rue ou le théâtre. Les numéros de fauve sont peu à peu abandonnés. Les costumes se diversifient, et ne répondent plus nécessairement aux codes du cirque traditionnel.
Un des exemples les plus frappants de cette révolution est sans doute le Cirque du Soleil, créé à Montréal en 1984. La troupe québécoise donne, à travers le monde, des shows époustouflants où elle mêle onirisme, poésie et magie. Les costumes, quant à eux, sont colorés, extravagants, et sans cesse renouvelés.